photo de stellantis

Peugeot et Fiat fusionnent pour créer Stellantis

Après de longues péripéties, le groupe Peugeot et Fiat-Chrysler fusionnent pour donner le jour à Stellantis. Une fusion historique qui marquera le début d’une nouvelle ère dans l’industrie française. Une ère où ce nouvel acteur sera amené à jouer un rôle majeur.

Le groupe PSA est le quatrième plus grand groupe automobile au monde. Avec ses 14 marques de véhicules et ses 08 millions de voitures commercialisés en 2019, il détient près de 9% de part de marché. Suite à cette fusion, ces usines pourront également produire des voitures signées Opel, Chrysler, Jeep, Alfa Romeo, Maserati ou Dodge pour n’en citer que quelques-unes.

Suite à cet évènement, PSA avait annoncé que son compte twitter allait être renommé pour ensuite être repris par le nouveau groupe. Par cette déclaration, les responsables soulignent également que cette fusion a été approuvée le 04 janvier par les actionnaires respectifs de ces deux géants industriels.

La FCA, par son président John Elkan s’est également réjouie de cette fusion en soulignant que l’union PSA-FCA devrait redéfinir le marché de la mobilité au cours de la décennie suivante. Une déclaration qui prend tout son sens en raison des ambitions de Stellantis.

De nombreux défis à relever

Stellantis a été progressivement introduit en bourse le 11 et le 12 janvier à travers  les bourses de Paris, de Milan et de New York. Suite à cela, le PDG du nouveau groupe, Carlos Tavares, a aussi présenté sa vision pour Stellantis, avant de détailler sa stratégie pour assurer la stabilité et la croissance de ce nouveau géant industriel.

Toujours est-il que de nombreux défis se présentent à ce groupe naissant pour assurer sa survie. Les dirigeants doivent notamment aborder la question énergétique avec les nouvelles règlementations en faveur de la transition écologique.

Il faudra également mettre en place une stratégie efficace pour s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs. Ces derniers se désintéressent des voitures neuves pour se tourner vers des voitures d’occasion ou le leasing.

Enfin, dans un contexte de crise sanitaire, le nouveau groupe doit trouver des solutions pour maintenir sa production malgré les mesures gouvernementales. Ce faisant, le télétravail sera rarement envisageable dans ce secteur où la main-d’œuvre humaine est encore indispensable.

Notons que les ventes de PSA ont chuté de près de 27,8 % en 2020. Selon Matthias Heck, de l’agence Moody’s, cette fusion devrait profiter aussi bien à PSA et FCA. Pour Peugeot, l’enjeu est avant tout d’élargir son réseau de distribution en lui ouvrant le marché américain. Toutefois, à l’aube de l’avènement du tout-électrique, les deux anciens concurrents pourront partager leurs savoir-faire pour développer de nouvelles technologies.

Les deux parties estiment qu’ils économiseraient jusqu’à 5 milliards d’euros par an avec cette fusion, aussi bien dans la production que dans la recherche. De leur côté, les États et les syndicats trouvent cette situation plutôt alarmante.

L’État italien au capital du nouveau groupe ?

L’État français, après avoir refusé l’union entre Fiat et Renault, a félicité la naissance de Stellantis aux côtés du gouvernement italien. Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie et Stefano Patuanelli, son homologue italien, ont assuré qu’ils veilleront à ce que le nouveau géant contribue à la création d’emplois dans les deux pays.

Voulant garder le contrôle à tout prix, les Italiens envisagent même d’entrer au capital de Stellantis. Le vice-ministre de l’Economie italien Antonio Misiani disait à ce sujet que cette idée ne devrait pas être considérée comme un tabou. En cette période de crise, les mesures protectionnistes sont loin d’être des aberrations.

En ce qui concerne les petits utilitaires, les deux parties ont également réduit leur domination, pour que la fusion soit conforme aux règles concurrentielles. Ils ont d’ailleurs modifié leur contrat dans le but de maintenir une union entre égaux. PSA s’est retiré de Faurecia, son ancien équipementier ; et FCA a réduit, de 5 à 2,9 milliards d’euros, le dividende exceptionnel de ses actionnaires.

Qu’en est-il des syndicats ?

Les syndicats, quant à eux, ont suivi de près cette fusion. Bien qu’ils jugent cette union inévitable, ils ont pourtant promis de toujours rester sur leurs gardes. Olivier Lefebre, le délégué FO au sein du PSA, a donné rendez-vous d’ici un an dans un communiqué. Il y affirme également qu’ils resteront vigilants sur le respect et l’application des politiques sociales.

De leur côté, certains fournisseurs de ces groupes font part de leurs inquiétudes. Claude Cham, président de la FIEV ou fédération des équipementiers, à déclarer que cette démarche que cette fusion présente aussi bien des avantages que des inconvénients. Alors que les grands fournisseurs rencontreront moins de difficultés à s’imposer, ceux de taille modeste pourraient être évincés en raison de l’énorme demande du groupe.